Orbis terrae. Morphologie d’une évagation géographique

Orbis terrae, morphologie d’une évagation géographique. Détail, pigment&résine sur papier Rives. 2025

Orbis terrae, morphologie d’une évagation géographique, est la 4ème et dernière série d’Orbis terrae.
Quatre cycles de création qui ont pour thématique la migration, l’exil, l’errance. Une réflexion sur le déplacement, le déracinement, l’expatriation dans ce qu’ils ont de plus emblématique : la quête de liberté.

Orbis terrae, morphologie d’une évagation géographique.
« La peinture vient de l’endroit où les mots ne peuvent s’exprimer »
. Gao Xingian, peintre chinois, 1940.

Série de 8 polyptyques, peintures sur papier. 400 x 250 cm. Installation de plusieurs ex-voto, sous forme d’une bannière de 6 m de hauteur. Les ex-voto formés d’un assemblage de bandes de papier. 12 livres/peintures 12 x 15 cm, sous forme de leporello.

Orbis terrae, morphologie d’une évagation géographique. Pigment&résine sur papier Rives. 126 x 100cm. 2025
Orbis terrae. Morphologie d’une évagation géographique. Pigment&résine sur papier Rives. 126 x 100cm. 2025
Orbis terrae. Morphologie d’une évagation géographique. Pigment&résine sur papier Rives. 126 x 100cm. 2025
Orbis terrae. Morphologie d’une évagation géographique. Pigment&résine sur papier Rives. 126 x 100cm. 2025

Orbis terrae, morphologie d’une évagation géographique est la continuité des séries précédentes d’Orbis terrae. La finalité d’une errance. L’espérance du déplacement se transforme en simple localisation géographique, en territoires déshumanisés, où des silhouettes s’esquissent sous des cartes à peine tracées. Des lieux sans voix, sans trace, sans mémoire. L’ultime moyen de faire disparaître un langage, une identité, une histoire.

Orbis terrae. Morphologie d’une évagation géographique. Pigment&résine sur papier Rives. 84 x 100cm. 2025
Orbis terrae. Morphologie d’une évagation géographique. Pigment&résine sur papier Rives. 84 x 100cm. 2025
Orbis terrae, morphologie d’une évagation géographique. Atelier, 2025

Les ex-voto, de par leur uniformité, ne sont plus individualisés et s’érigent comme symbole d’une finitude existentielle. Habituellement les ex-voto symbolisent une particularité individuelle, chacun est unique et personnalisé. Ici en revanche, ils symbolisent l’impersonnalité et perdent leur caractère singulier et original, propre à chaque individu. De par leur quantité, 1000 ex-voto, ils intensifient la sensation de masse sans corps ni esprit. Une géographie du vide.

Orbis terrae. Suspension des ex voto sous forme d’une bannière de 6m de hauteur. 2025

La bannière cumule tous les anonymes, associés aux esprits errants. Une sorte de mémorial qui prend la forme d’achèvement de parcours. Cette bannière et sa stratification d’ex-voto représente un lieu de recueillement, donne, paradoxalement, une voix à ces milliers de disparus. Dans la tradition tibétaine, la bannière est le manifeste de la force et du courage face aux épreuves, symbole d’une victoire spirituelle Dhvaja en sanskrit. Ces ex-voto, flot de bandes de papiers de 25 x 4 cm, sont tous dans une nuance de blanc, avec un reste de trace d’écriture. Sur chaque bande, la géolocalisation 34°33N 18°02E s’inscrit comme un leitmotiv, celui d’une préoccupation dominante, la Méditerranée. Une fine languette de papier de soie rouge est intégrée à cette masse blanche et rouge symbolisant le sacrifice et, paradoxalement, la vie.

Orbis terrae, morphologie d’une évagation géographique. Ex voto. 2025

Des peintures, des ex-voto et des étiquettes. Ces étiquettes oscillent et forment la cartographie d’une fluctuation humaine. Des étiquettes normalement utilisées pour afficher un prix. Ici elles sont vierges, symbolisant ainsi la nudité identitaire. Les peintures sont, de même, uniquement en une gamme chromatique de pigment blanc, avec un travail de résine qui esquisse à peine des profils et des localisations géographiques. Un jeu de transparence entre le pigment et la résine qui sublime l’évanescence d’une morphologie, celui d’une errance. En psychologie, le blanc, en tant que couleur, est une dilution de l’individualité. Le pigment blanc évoque la disparition mais aussi le retour, l’insaisissable moment entre fin et recommencement.

Orbis terrae. Étiquettes vierges, cartographie. 2025
Orbis terrae, morphologie d’une évagation géographique. 2025
Orbis terrae. Fluctuation humaine sous forme d’une multitude d’étiquettes. 2025

Orbis terrae, morphologie d’une évagation géographique, dans sa palette chromatique exsangue, sa cartographie à peine ébauchée, ces ex- voto et ces étiquettes mutiques, permettent de faire émerger la morphologie d’un déracinement, celui de l’ambivalence d’une destinée.

Orbis terrae, morphologie d’une évagation géographique. Détail, pigment&résine sur papier. 2025
Livres/peintures. Leporello, détail. Pigment&résine. 2025
Livres/peintures. Leporello. 2025

Laisser un commentaire

close-alt close collapse comment ellipsis expand gallery heart lock menu next pinned previous reply search share star