Orbis Terrae, une odyssée infinie.

J’adhère à la réalité matérielle du monde et à la substance des choses. Loin d’être abstraites, les peintures sont reliées au monde. Mark Rothko.

Du latin Orbis, Cercle . Du latin Terra, Terre mais aussi Terrain, Sol.
Orbis terrae se présente comme une cartographie dans ce qu’elle a de plus symbolique: le déracinement, l’errance, le déplacement. Un tracé des méandres du déséquilibre du monde. Mais aussi, paradoxalement, propose une manière de sublimer la force du destin. La pulsation vive et insubmersible de la croyance en la vie humaine dans toute sa complexité et sa diversité.

Orbis terrae est constitué de 18 peintures dont le médium principal est le Pigment. Une poudre colorée qui se mélange avec un liant et de l’eau, sur lequel est ensuite appliqué un glacis. S’ajoute le brou de noix et l’encre de Chine. Un marouflage de papier de riz japonais vient rythmer ces médiums. Un polyptyque en 3 étapes de 456x183cm.
Une première étape tout de brou de noix, est une représentation d’un territoire, ces terres boursouflées en souffrance, quasi désertiques. Une palette monochrome de terre brulée.



Une seconde étape tout en encre de chine, est une valse chaotique, d’agitation, de trépidation, d’effervescence, de la dynamique du pinceau avec une palette monochrome et un travail d’écriture. La trace d’un mot, d’une phrase, d’une ligne… Un jeu graphique qui passe par la prise de conscience du quand, comment et du pourquoi de l’exil. Une lutte humaine titanesque envers un déséquilibre, un dérèglement et qui suggère une planisphère dantesque.





La troisième et dernière étape est tout de pigment avec une palette chromatique bleu. Un rapport à la matière, à la forme, à la texture pigmentaire. Sa monochromie, son impact esthétique, son jeu de transparences et de lumières symbolise la Méditerranée, l’horizon d’espérance. Car paradoxalement, la mer, ici, est une surface de repos oculaire. Elle est ambivalente. Une traversée de croyance, de conviction, de perspective pour qui est du bon côté du destin.




Orbis terrae, une série de peintures fatta a mano d’où surgit une réalité mise en écho avec une installation/suspension d’Ex-voto. Série de 6 suspensions au plafond de 420x95cm. Constitués de juxtaposition de peintures, de papiers anciens, d’écrits disparates, d’extraits de mots en diverse langues, Ces Ex-voto matérialisent la mémoire vivante des déplacés.




